A l’heure où chacun aime interroger son smartphone pour obtenir une réponse à une question, sert-il encore d’aller en cours?
Cette question, certains étudiants se la posent, alors essayons d’y apporter une réponse. A l’heure où de nouvelles technologies ne cessent de faire leur apparition, après l’arrivée de l’IA dans de nombreuses activités tertiaires, avec les difficultés de concentration liés à un mode de vie qui favorise l’effet zapping, et s’il faut porter un regard critique sur l’impact écologique de tout déplacement, chacun peut se poser cette question et chercher ses propres arguments: à quoi sert-il encore de faire cours en présentiel? Les formateurs et les enseignants se posent cette question depuis de nombreuses années déjà, soit pour développer des formes d’enseignement à distance synchrones ou asynchrones, soit pour adapter leur manière d’enseigner et les outils dont ils ont besoin. J’invite les étudiants à se poser la même question et à voir les réponses qu’ils peuvent y apporter. Que pouvons-nous créer ensemble comme valeur unique qui n’existerait pas à distance, et qui serait particulier au groupe dans lequel je me trouve? Comment être présent? En apportant plus d’outils aux techniques de formation et de communication, le monde actuel facilite notre vie, comme il crée aussi de nouvelles exigences. Etre présent, ce n’est pas un acte seulement administratif, c’est libérer du « temps de cerveau disponible » comme le rappelle Gérald Bronner. Pour écouter, comparer, contredire, conseiller, innover, adapter, échanger, inventer, développer, créer un savoir spécifique aux besoins et situations de chacun. Le rôle de l’enseignant est de présenter ce qui est commun à tous. Celui du manager, donc de l’étudiant qui le deviendra, de créer les conditions d’un « océan bleu » qui enrichira son entreprise tout en éloignant les concurrents. Ainsi le cours de 2024 ne ressemblera ni à celui de 2023 ni à celui de 2025, car les ingrédients qui auront servi à le réaliser seront à chaque fois singuliers. Pour y parvenir, chacun aura des sacrifices à faire, car si le « temps de cerveau disponible » est précieux, c’est que notre façon de vivre le menace parfois.