Le capital immatériel d’une entreprise peut être défini comme l’identification de toutes les richesses créées et possédées par l’entreprise, et qui n’apparaissent pas encore dans ses états financiers. La notion de capital immatériel peut être appréhendée comme la recherche d’une explication aux revenus futurs qui sont attendus d’une entreprise.
Quelle que soit la taille et le statut d’une entreprise, la comptabilité « classique » enregistre aujourd’hui les biens qu’elle possède et ceux qu’elle produit. Cette approche permet d’identifier les biens dont elle est propriétaire, ainsi que le résultat économique produit par cette activité.
Pendant de très nombreuses décennies, la valeur marchande d’une entreprise se négociait à partir de sa valeur comptable. Mais ce rapport est progressivement passé de 1 fois la valeur comptable à plusieurs fois sa valeur, et ceci en l’espace de moins d’un demi-siècle. Et que dire de la valeur de certaines entreprises, telles Google ou Facebook, dont les valeurs estimées par les marchés financiers illustrent tout ce qui les séparent de l’évaluation de sociétés comme Air France ou le groupe Accor.
Aujourd’hui deux tiers de la valeur du PIB français sont créés par des entreprises de services. L’immatériel est donc présent partout. C’est pourquoi il est devenu important de savoir le déceler, l’identifier, l’évaluer et le gérer.
Ce phénomène illustre la volonté des investisseurs de payer une entreprise sur une autre valeur que sa valeur inscrite au bilan. Tout simplement parce qu’acheteurs et vendeurs conviennent que la valeur d’une entreprise dépend autant et surtout de sa capacité à dégager des profits dans le futur. La valeur d’une entreprise devient alors la valeur actuelle des profits que l’entreprise réalisera dans le futur.
Pour que ces perspectives se réalisent, il ne suffit pas, bien entendu, que les dirigeants promettent la croissance et la rentabilité. Encore faut-il que l’entreprise renforce et maintienne les hommes et les méthodes qui lui donnent de la valeur et de l’intérêt aux yeux de ses clients, et que d’autre part ceux-ci la reconnaissent comme telle et qu’ils continuent de lui assurer son chiffre d’affaires et sa pérennité.
L’analyse du capital immatériel d’une entreprise permet de mieux prédire ses performances futures, car elle recense les principaux éléments qui contribuent à la création de cette valeur. Il s’agit du patrimoine immatériel de l’entreprise.
L’actif immatériel de l’entreprise présente simultanément plusieurs caractéristiques
1) Capital client. Si les clients sont satisfaits et fidèles à l’entreprise, et s’ils sont suffisamment solvables et nombreux, l’entreprise possédera un premier atout indispensable pour réussir.
2) Capital humain. Avec un personnel motivé, fidèle et compétent, l’entreprise pourra se développer plus sûrement qu’avec un personnel peu dynamique, sujet au conflit et à la division.
3) Capital de savoir. Il représente l’ensemble des savoirs et des savoir-faire dont dispose durablement l’entreprise.
4) Capital partenaire. Pour les mêmes raisons que l’entreprise doit pouvoir s’appuyer sur des ressources humaines motivées et compétentes, l’entreprise a besoin de partenaires nombreux et fidèles.
5) Capital organisationnel. C’est lorsque l’entreprise est bien organisée, que chacun sait ce qu’il a à faire, que la circulation de l’information est rapide et efficace.
6) Capital d’information. L’existence d’un système d’information fiable et performant est aujourd’hui une nécessité reconnue par toutes les entreprises.
7) Capital savoir. L’entreprise doit s’interroger sur les savoirs qu’elle possède, ainsi que sur la spécificité de ceux-ci : dispose-t-elle de secrets de fabrication, de brevets, de programmes de R&D susceptibles de lui assurer un avantage concurrentiel ?
8) Capital de notoriété. C’est probablement l’actif le mieux identifié et qui fait l’objet des évaluations les plus fréquentes.
9) Capital actionnaire. Il joue un double rôle dans la valeur des entreprises, dans la mesure où il est à l’origine du capital matériel de l’entreprise, et qu’il pèse également sur les choix stratégiques qui engagent le futur des entreprises.
10) Capital environnemental. Les débats dont nous sommes les témoins rappellent que le rapport d’une entreprise à son environnement peut être une source de pérennité ou de difficultés futures.
Le champ d’application du capital immatériel touche de très nombreux acteurs du monde économique.
Il s’adresse aussi bien à l’investisseur, qui disposera ainsi d’un autre mode d’appréciation de son entreprise (avant d’investir par exemple), qu’aux membres du conseil de l’administration soucieux de pouvoir évaluer la performance de leur entreprise, et de s’assurer qu’ils disposent des moyens pour pérenniser cette performance.
Il s’adresse aux dirigeants, qui ne veulent pas se contenter de disposer d’états financiers qui reflètent plus le passé que le futur, et qui veulent garder un oeil sur les facteurs qui produiront les revenus de demain.
Il s’adresse aux acquéreurs et aux cédants qui souhaitent pouvoir justifier d’une valeur d’achat ou de cession.
Il s’adresse aussi aux banquiers, qui cherchent à évaluer les capacités d’une entreprise à continuer à produire des résultats.
Il s’adresse enfin aux acteurs du secteur non lucratif, qui souhaitent pouvoir répondre à la question des richesses qu’ils produisent.
Le dispositif décrit dans un ouvrage confie au consultant un rôle d’évaluateur, et rien de plus. Sa mission consiste à recueillir un grand nombre d’informations dans le but de pouvoir répondre avec un maximum de précision et de certitudes à une batterie de questions. Celle-ci constitue un nouveau process d’évaluation de l’entreprise, mis au point par Alan Fustec et son équipe de Goodwill Management.
De nombreuses communications et publications, des conférences, des livres, des enseignements dans les plus grandes écoles de commerce françaises, des séminaires, l’organisation de plusieurs symposiums et en particulier de ceux de l’Observatoire National de l’Immatériel qu’Alan Fustec a lancé et présidé à ses débuts, des audits déjà réalisés dans les plus grandes entreprises françaises attestent de la pertinence et de l’intérêt de cette démarche.
La Chambre de Commerce et d’Industrie de Mulhouse Sud Alsace a souhaité faire bénéficier les entreprises alsaciennes de ce savoir-faire utile et innovant.
C’est ainsi, qu’en partenariat avec Goodwill Management, et avec le soutien de la région Alsace, elle s’est lancée, depuis de nombreux mois, dans la formation de 12 consultants. Issus du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, ils ont été formés à évaluer de la manière la plus adéquate et la plus juste possible, en évitant de tomber dans le piège du jugement. Douze entreprises alsaciennes bénéficient actuellement d’une évaluation de leur part.
Ils interviennent avec une stricte neutralité, dans les règles de confidentialité soumises aux consultants et rappelées dans le contrat signé entre la CCI Mulhouse Sud Alsace et les entreprises bénéficiaires. L’objet de la mission est de parvenir à enrichir la connaissance des dirigeants et des partenaires de l’entreprise sur les sources de création de valeur qui sont les siennes.
Pour réunir ces informations, le consultant s’appuie à la fois sur des données écrites et sur les documents comptables de l’entreprise d’une part, et sur des entretiens qu’il réalise dans l’entreprise d’autre part. Nous reviendrons un peu plus loin sur les techniques de restitution de ces informations.
À la fin de sa mission, le consultant disposera d’informations qui lui permettront de faire rapidement apparaître les points forts et les points faibles des capitaux immatériels de l’entreprise auditée. Ces données peuvent être traduites dans un diagramme identique à l’exemple ci-contre.